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Coopération sud-sud : pour la réduction de la morbidité

La 16e édition de la Conférence interministérielle internationale sur la coopération sud-sud dans le domaine de la population et le développement, qui rassemble une vingtaine de pays du Sud, est une occasion pour débattre des politiques de la population, notamment la santé maternelle, reproductive et infantile.

L’Office national de la famille et de la population (Onfp), a organisé, récemment, à Tunis, en partenariat avec la présidence du gouvernement, l’Organisation intergouvernementale en population et développement (PPD) et le Fonds des Nations unies pour la population, la 16e édition de la Conférence interministérielle internationale sur la coopération Sud-Sud dans le domaine de la population et le développement. Après 25 ans de sa création, cet événement international, qui réunit une vingtaine de pays du Sud comptant plus du quart de la population mondiale, se tient pour la deuxième fois en Tunisie en présence des politiques et des ministres de la Santé des divers pays membres du PPD.

Baisser le taux de mortalité maternelle
Dans son allocution d’ouverture, la ministre de la Santé, Sonia Becheikh, a mis l’accent sur l’intérêt que porte la Tunisie depuis l’Indépendance, à la question de la population étant donné que ses enjeux sont étroitement liés au développement socioéconomique du pays. Et de souligner que les stratégies, qui ont été élaborées en la matière, s’inscrivent dans le cadre d’une politique post-indépendance qui met le développement humain au cœur de ses objectifs. «Partant de la conviction que la famille constitue la pierre angulaire du développement humain, la Tunisie s’est engagée dans des programmes et des stratégies de population sectorielles qui ont été intégrés dans les plans de développement socioéconomiques», a-t-elle ajouté.
Intervenant sur la question de la santé maternelle et infantile, Becheikh a souligné que le ministère de la Santé, ainsi que toutes les structures sous tutelle, ont travaillé sur l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance, et ce, dans le cadre respectivement de la stratégie nationale 2020-2040 pour la réduction de la morbidité maternelle et du programme concerté 2015-2019 pour la réduction de la morbidité maternelle et infantile et la lutte contre les risques liés à la grossesse et l’accouchement.
«Nous avons réussi à baisser le taux de mortalité maternelle de 44,8 décès pour 100 mille naissances enregistrées en mars 2017 à un taux actuel qui avoisine les 34 décès pour 100 mille naissances. Bien entendu, ces taux demeurent en deçà de nos objectifs. Il est également notoire qu’actuellement un recensement est en cours de réalisation. A son issue nous fixerons les nouveaux objectifs en matière de politiques de la population», a expliqué Becheikh dans une déclaration aux médias.
Elle a ajouté, à cet effet, que des lois visant à autonomiser la femme et garantir ses droits politique, économique et sociale —à l’instar de la loi 2017 sur la lutte contre la violence envers les femmes— ont été adoptées. «Cette loi est dotée, entre autres, de dispositions appropriées permettant aux femmes violentées de bénéficier de l’encadrement adéquat et aussi de la protection nécessaire en cas d’agression», soutient-elle.

La santé sexuelle des jeunes et des adolescents en point de mire
S’exprimant sur le sujet de la santé reproductive, la ministre de la Santé a expliqué que la Tunisie continue à y investir, notamment dans la santé reproductive des jeunes et des adolescents en s’appuyant sur des approches préventives et curatives. En outre, Becheikh a affirmé que le PPD constitue désormais un dispositif d’évaluation des politiques de population mises en place dans les pays membres.
Et d’affirmer, à cet effet, que la Tunisie est un modèle réussi en la matière et qu’elle peut faire part de son expertise et échanger sur son expérience dans le cadre de cette coopération Sud-Sud. De son côté, la P.-D.G. de l’Onfp, Mme Rafla Tej, a souligné, dans une déclaration aux médias, que depuis l’Indépendance, l’office ne cesse de s’adapter aux objectifs des politiques de la population tributaires, à leur tour de la donne socioéconomique du pays. Elle a expliqué, à cet égard, que depuis la tenue de la première édition de la Conférence interministérielle internationale sur la coopération Sud-Sud dans le domaine de la population et le développement, organisée au Caire en 1994, l’Onfp est passé d’un système de planning familial qui vise, entre autres, à réduire la morbidité maternelle et infantile à un système juridique qui cible l’autonomisation de la femme en la faisant bénéficier de ses droits sexuels ainsi que de son droit à la santé reproductive. «Les récentes enquêtes sur la santé sexuelle révèlent que 20% des besoins en la matière ne sont pas satisfaits. C’est un indicateur qu’on suit et sur lequel on se base pour fixer les futurs objectifs», a affirmé Mme Tej. Par ailleurs, elle a souligné qu’à travers les divers centres de prise en charge dédiés aux jeunes, l’office cible actuellement cette tranche de la société pour lutter contre moult risques auxquels ils sont confrontés.
Il est notoire que l’événement s’étale sur deux jours, au cours desquels les délégations des pays membres échangeront les expériences en matière de politiques de population. L’objectif ultime étant de réduire à zéro les mortalités maternelle et infantile à l’horizon 2030.

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